1. |
Cigarette
04:39
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J'étais assis sur ce pont à regarder les voitures passées
Et entre toutes ces orientations j'ai laissé choisir mes pensées
C'est un drôle de sentiment, un moment un peu étrange
On n'peut pas dire qu'c'est violent, mais putain ça m'dérange
[refrain]
Alors j'roule ma cigarette, filtre rizzla et peu tassée
Quand j'expire la fumée, je revois la tête
De ce vieillard laconique que la vie n'a pas épargnée
Alors la vie il l'a laissée, et là j'ai paniqué
Bah voilà mon ami, en face de ta maisonnette
Tu m'as quand même appris à faire du vélo sans roulettes
Oui je sais que le temps passe, que les années filent
Mais moi j'suis dans une impasse où les camions défilent
Alors sur ce pont j'en ai roulé une autre
Et entre toutes ces orientations, j'essaye de trouver la nôtre
Moi mon rêve c'était le Québec, celui de René Lévesque
Au lieu d'ça c'est le boulevard et une nuée de gens en retard
Mais voilà la nuit venue, y'a toujours l'antagonisme
Entre mon exécrable réalisme et mes rêves qui ne sont plus
Alors je m'accorde une pause, un moment d'philosophie
Afin d'éviter la nécrose, mon esprit se clarifie
[Refrain]
Cette cigarette que j'viens d'fumer, filtre rizzla et peu tassée
Cette cigarette que j'viens d'fumer ou celle dont j'inspire une bouffée
C'est avec toi que j'aurais voulu la partager
C'est sur ta sagesse qu'aujourd'hui j'aurais bien voulu souffler
Car à l'instar de cette chanson sans qui les autres seraient moins bonnes
Tu as de toutes les façons rendu ma vie moins morne
Tu as posé ta pierre sur le kern de ma vie
Et si l'deuil est une affaire de cernes, aujourd'hui j'en souris
Alors ces jours où j'me sens bête, où mon moral se fait la malle
J'vais fumer une cigarette sur ta pierre tombale
Cette pensée rassurant mes doutes, mes angoisses et mes craintes
Tu es Dieu un instant te saisissant de ma complainte
[Refrain]
(slam)
Lorsqu'enfin arrive Avril par un samedi gris mais agréable
Je te suis gré de m'permettre d'écrire ces vers de sirop d'érable
Tapant une indus à ta fille j'esquisse ces quelques mots fébriles
M'asseyant une fois d'plus trop ans plus tard [...]
[...]Sur ce pont et ta mémoire
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2. |
Le Mirage
05:08
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Les lumières sont chaudes on dirait la fin de l’été
Les couleurs même sans odeur sont une madeleine de Proust et
Pourtant se mêle du vert du bleu et un gris presque parfumé
Auquel s’ajoute l’ébauche d’un coucher de soleil jaune orangé
Il est perspicace de remarquer que les perceptives s’entassent
Horizontales et verticales persistent sans nuances, pas une trace
Elles s’encastrent une à une sans logique et dépassent
L’illusion d’une vision d’un lointain horizon
Couronnant le tout, reine de l’image, une vieille voiture française
Comme sortie d’un dessin d’enfant, mise en valeur par le vert d’un lierre à l’aise
Elle rayonne, splendide toile idyllique
Recréée par l’acrylique
Pour finir une table blanche et un cendrier bleu
Me rappelle les instants bénis où je me noyais dans tes yeux
Baigné dans cette chaleur et dans tes bras
J’en oubliais le trépas
[Refrain :]
C’est une nature morte comme notre amour
Allez contemples avec moi le paysage
N’en déplaise à la beauté de ton visage
C’est une nature morte comme notre amour
L’insouciance n’a pas que des avantages
Mais je me suis plu dans ce mirage
Je pourrais rester des heures ébahi devant ce paysage
Désireux de l’emmener avec moi, je le dévisage
« comme il est doux à travers les brumes de voir naître l’étoile »
De mon plus beau pinceau je le peins avec mes mots sur la toile
S’affronte dans cette image le bleu du ciel et celui d’l’espoir
Avec le lierre qui dévore le jaune des rêves
Je les contemple passif comme hier
Mais aujourd’hui j’entrevois autre chose, une trêve ?
A croire que cette toile évolue comme mon dévolue
Voulant lier ses lianes à ma lame afin de crier en silence
Comme 6 lances tranchant le sein de cette vénus en transe
J’y repense assez souvent c’est bien ce que tu as voulu
L’amour n’existe pas mais les intérêts convergent un temps
Poète d’aujourd’hui souviens toi du poète d’antan
Et écris pour celui d’demain comme le peintre esquissant
L’avenir d’une œuvre aux vertus revigorantes
[Refrain]
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3. |
Saveur d'Automne
04:47
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Un soir de plus sous la houle du temps qui ne passe pas
Je suis là, planté seul, attendant quoi déjà ?
Il est tard mais si tôt, il me tarde d’aussitôt
Me rappeler pourquoi diable suis-je en train d’fumer ma énième clope de la soirée ?
Quand j’entends un sifflement familier
La tonalité de la théière annonçant mon thé
Me semble tout à coup être l’exact opposé
D’un réveil qui sonnerait 2h seulement après mon coucher
Je le sers et l’odeur s’échappant de la fumée
M’emporte alors bien loin de ma réalité
J’humecte et savoure
Ce moment de grâce
Son ivresse me rend sourd
Je lui cède ma place
Moi qui suis d’ordinaire si friand de l’automne
Cette année il me tarde que l’hiver sonne
La pluie, le froid et les feuilles ne me dérangent pas
Ton absence en revanche, elle, ne passe pas
Un soir de plus sous la houle du temps qui ne passe pas
Je relis alors Baudelaire relié aux couleurs sépias
Les bougies illuminent ce qu’il reste de mes pensées
Quand les fleurs du mal me dévorent pour se remplir la panse
Et je me perds dans le dédale des allées de mes aléas
Conscient qu’il me faut aller au bout de ce qu’elles me renvoient
J’hésite entre harmonie du soir et fontaine de sang
Choisir l’harmonie de l’harmonica ou des violons lents
Je bois mon thé déconcerté au concerto de mes idées
Sentir sa saveur me soulage, enivré
Je jette un œil par la fenêtre, la nuit est sombre
Tombée à 17h sur l’été porte une ombre
Je ferme mon livre et entreprends d’écouter Miles Davis
Sa trompette et ses différentes version d’Autumn Leaves
Les accords et les riffs s’enchainent, m’emmènent dans leur mystère
Je m’y plonge abondement, tentant de trouver mes repères
Un soir enfin qui prend fin, écume mon vague à l’âme
Quand le one drop du reggae m’emmène voguer là-haut
Je savoure alors sans faim la basse des fonds de cales
L’ancre peut être ainsi jetée en paix au bout de mon stylo
Le crépuscule est déjà loin dans ce mois de décembre
Et sur la nuit la lune rège à la chute de flocons de cendres
Alors je remets mes morts et me remémore
Quelques mots d’une si belle plume que je vous ressors
« Celui dont les pensées comme des alouettes
Vers les cieux le matin prennent un libre essor
Qui plane sur la vie et comprends sans effort
Le langage des fleurs et des choses muette »
Enfin comment pouvais-je finir
Sans dire que l’hiver vient ?
Avec lui des dragons et des mecs au teint pâles, pleins !
Le chanvre, la réglisse et la menthe
Parfument ainsi mes toits
Dans ma chambre se glisse une chaleur
En revanche mon thé est froid
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4. |
Angoisses
03:20
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29 août 2014, les angoisses empirent
De part en part, de pire en pire
Jusqu’à ce que sommeille en moi un véritable empire
Quand la lecture d’Orwell est mon dernier rempart
Je dévisage avec horreur l’appétit d’ogre de ma haine
Et dans ma tete raisonne les mots d’un homme de peu de foi
Sans doute a t’il raison c’est comme ça qu’on dévore une baleine
Une bouchée à la fois
Mon épiderme est un cendrier sur lequel s’écrase les mégots du temps
Alors autant en prendre une et s’la griller
Pour prendre le temps d’repenser au passé
De temps en temps
Mais je n’ai plus le temps d’en prendre je vais avoir 20 ans
J’oscille alors entre l’écriture et boulot précaire à mi-temps
En espérant qu’un jour peut-être
Mes mots toucheront quelqu’un au plus profond d’son être
Les angoisses passent…
Les angoisses passent…
30 août 2014, je me détends, je pense aux solutions
Il n’y en a pas, j’ai peur et morfond
Cependant difficile de ne pas sentir une once d’excitation, je souris
Un café noir, une cigarette, dans la tête les vers d’un ami
La lune brille en cette chaude soirée d’été
les médicaments me mentent, je ne suis plus ce que j’ai été
Le raisonnable me conseille une vie plus sérieuse
Hé ! Mais ta gueule connard, laisse moi rêver
31 août 2014 je deviens fou en plus d’être con
Sabotes les toutes dernières consolations
Dans mes relations comme dans l’écriture, mes mots dépassent ma pensée
Déchirant à vif, des plaies impossibles à panser
Finalement je suis le connard m’empéchant de rêver
Je les détruits, les piétines au sol pour leur cracher
Dessus, c’est pas possible tout ça pour du sexe..
Je me déteste
Les angoisses passent
Les angoissent passent
1er septembre 2014 je suis seul
Au seuil de mes propres choix
Ceux que je laisse choir
Aveugle et sourd mais pas muet
J’effeuille
Depuis 5 ans maintenant
Les pages du recueil
De mes espoirs
Ce temps maussade est à l’image de mon humeur : Indécis
L’été est un faux ami aux drôles d’odeurs
Je l’affronte et je perds face à ce soleil noir
Icare devait être un albatros avec un coup d’trop à boire
Mon épiderme est un cendrier sur lequel s’écrase les mégots du temps
Alors autant en prendre une et s’la griller
Pour prendre le temps d’repenser au passé
De temps en temps
Mais je n’ai plus le temps d’en prendre je vais avoir 20 ans
J’oscille alors entre l’écriture et boulot précaire à mi-temps
En espérant qu’un jour peut-être
Mes mots toucheront quelqu’un au plus profond d’son être
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5. |
Exil aux faunes
04:25
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Refrain :]
Avant d’être en faute, aphone au microphone
J’écris pour contempler les fauves
Cet exil aux faunes
Avant d’être en faute, aphone au microphone
Je m’exile aux faunes
Sur fond de xylophone
Bonjour à toi, qui m’écoutes ou me lis
Je fais le premier pas sur le chemin qui nous relis
Nous entamons tous les deux, une relation épistolaire
En fait un monologue de ton homologue en colère
Bourré d’paradoxe comme un auteur xylophoniste
Tel IAM je suis complexe, un dépressif optimiste
Qui adore hier et demain mais rarement aujourd’hui
Qui appréhende et apprends des crises récitant sa vie
J’aurai bien voulu chanter mais j’ai vite déchanter
J’fais pas non plus du R.A.P, plutôt la thérapie
D’un môme paumé dans un monde enchantant mais en chantier
Marchons donc un bout de route ensemble en chantonnant
J’suis pas rappeur mec, juste un solitaire sans talent
Qui a tout appris comme toi à l’école du micro d’argent
Et puis mes premières scènes comme la découverte d’un nouveau monde
L’Amérique des Colocs ou la lune de Louis Armstrong
[Refrain]
Quand vinrent les premières soirées passées seul au fond d’la clave
A enregistrer tout ce qui pouvait bien sortir de mon crâne
« Tout plaquer et devenir poète » ça sonne comme une mauvaise blague
J’avoue avoir commencé à douter, craignant le retour de la vague
Mais qu’importe, matte, y’a pire ! Les anars me rassurent..
Stig Dagerman, Lucio Bukowski faut admettre, les blazes assurent
Allons enfant de la patrie, viens donc payer ta pinte
Ne t’inquiètes pas du reste, n’ait point d’autres craintes
Alors j’compose hagard, à mes côtés ma boite à rimes
Pour poser au hasard accompagné d’une boîte à rythmes
J’enfile mon kevlar de solfège et m’arme de musiciens
Mais à quelle heure et de quel art mes potes et moi sont t’ils les siens ?
Je fais donc mes premiers pas dans ce monde un peu flippant
Qui sent l’tabac froid, la bière tiède et parfois, un peu d’talent
Afin d’te présenter une ébauche, musicale et littéraire
D’un passage à l’âge adulte et de son itinéraire
[Refrain]
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6. |
Autobiographie d'un mur
06:07
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Je me réveille comme chaque matin par le bruit des machines
Grues, pelleteuse, marteaux piqueurs et des hommes arborant leur blues jeans
Leurs gilets sont aussi fluos que je suis terne, c’est pour dire
Mais ça ne durera pas, je suis en somme un mur en devenir
J’ignore encore si je serais particulièrement grand
Mais la hauteur des échafaudages m’indique plus haut que mes voisins
La belle église au coin d’la rue, le petit square où jouent les enfants
J’arrive dans un quartier ayant déjà vécu mais ne valant plus rien
Moi j’accueillerais plus de 1200 élèves, regarde le permis d’construire
J’ai de l’ambition comme aucun mur avant moi et un bel avenir
Nous sommes en 1930, viennent de passer les années folles
Fier de ce drapeau qui me sur plante, je serais la plus grande des écoles
Aujourd’hui, je suis ce mur au sourire vide et l’œil éteint
Sur lequel des centaines d’enfants ont vu leurs noms peints
Blanc de nature, je m’évade aujourd’hui sur le gris
A croire que le siècle passé m’a un petit peu aigri
De tous les enfants que j’ai élevé,
certains sont devenus banquiers ou poètes
Et l’immense majorité, des dealeurs de barrettes
Je les vois aller, impuissant, s’accoudant parfois sur mon épaule
Ils ont 20 ans, j’en ai 100 et je n’ai été que leur école
Mur porteur d’une institution ébranlée et branlante
Je me surprends à regretter le temps béni des années 30
Et l’âme aimante je donne tout pour ces mômes sans avenir
Avenant je les accueille dans mon temple à souvenir
Je fuis l’ennui qui me tiraille
Je suis l’envie qui me mitraille
Je suis la vie dans son plus bel attirail
Fixé au milieu des rails
Je ne compte plus ni les trains, ni les averses
Ni les gens pressés au train de vie morne qui se dispersent
En somme j’ai vécu et j’ai vu, aujourd’hui je me déverse
Alors pardonne moi petit si je digresse
Tigresse graffée sur moi, je suis tagué de boue
Le temps ne m’presse jamais, je suis un tas mais de bout
Qu’à cela n’tienne j’arrive toujours à joindre les deux bouts
D’cette rame amarrée à mon âme bondée autour des trous
Il faut être armé d’patience et tous les jours c’est dur
Une école devenue une gare, quelle infortune
J’fais contre mauvaise fortune bon cœur et me rassure
En assurant à tous l’autobiographie d’un mur
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7. |
L'Albatros toxicomane
04:58
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Par-delà les monts, les collines et les dunes
Se dessine une silhouette pourfendant la lune
Ses yeux rouges sang rugissant
Qu'il est cet albatros toxicomane au demeurant
De loin je l'aperçois, il n'appartient à personne
Fébrile dans sa percée il poursuit sans que son glas sonne
Il est la genèse des mythes draconiens et dragués
Pas tant pour son envergure que pour son souffle de fumée
Mais l'albatros se mue derrière un paradoxe, un complexe
Ses ailes équinoxiales incapables de remplir la fonction qu'elles exercent
Font monter l'addition dans cette exécrable addiction
Mais le toxicomane s'en moque loin de demander pardon
Tant qu'il plane au-dessus des lacs il est démané pardi
Car l'enfer, c'est les autres, mais le paradis aussi
Majestueux et imposant, cet albatros me hante
Vêtu d'un plumage blanc aux ailes scintillantes
Je le sens parcourir mes monts, mes collines et mes dunes
Au travers de mon organisme, il sévit et dépose sa plume
Je la récupère toujours et assume ainsi mes travers
Traversant mes traboules adossé à mon traversin
Un soir d'averse envers le temps il me permet d'écrire ces vers
Je persévère sans perdre les miens et me réfugie en son sein
Je lui voue une relation passionnel ainsi qu'à son plumage
Sur lequel mon crayon martèle, il est ma feuille blanche
Ses ailes s'épanchent et moi je m'en sers de page
Traduisant ma vacuité devant ce que l'avenir enclenche
Ce vieil ami est venu me rencontrer un soir comparable à janvier
Depuis je m'envole avec lui, planer au-dessus des lacs et des autres […]
[…] qu'auparavant j'enviais
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